
Chakir Ansari : le lutteur qui a choisi le Maroc
Dans certains cas, les fédérations marocaines décident de mettre en place des opérations séduction pour attirer des sportifs binationaux. Chakir Ansari, spécialiste de lutte libre, est l'un d'eux. Son choix de représenter le Maroc pourrait être une source d'inspiration.
Chakir Ansari aurait pu représenter de véritables chances de médailles pour la France dans la discipline de la lutte libre, aux Jeux de Rio en 2016. Cependant, à l'inverse des médailles d'or et de bronze obtenues à Pékin et Londres, en 2008 et 2012, la délégation française n'obtient aucune récompense lors des dernières échéances olympiques. Et pourtant, la route semblait toute tracée pour le lutteur de Clermont-Ferrand, lui qui pratique cette discipline depuis son enfance.
En effet, Chakir Ansari débute la lutte à l'âge de 8 ans dans le club de l'ASM. Au cours de sa jeunesse, il témoigne de prédispositions certaines. Il est sacré champion de France junior à plusieurs reprises. Il décroche même la cinquième place au championnat d'Europe dans cette même catégorie au début des années 2010. Il s'agit du meilleur résultat de la France à l'époque dans cette compétition. Chakir Ansari termine ensuite troisième du championnat national en 2011. Il le remporte finalement en 2012 dans sa catégorie des moins de 55 kilos. Cependant, plusieurs événements viennent modifier le cours de sa carrière. Déjà, en 2011, la FILA (Fédération internationale des luttes associées) suspend la Fédération Française, car elle ne respecte pas le système mondial de gouvernance. S'il participe finalement aux Jeux olympiques de Londres en 2012, il se blesse gravement. Le doute s'installe.
C'est à ce moment que le président de la Fédération Marocaine de lutte lui propose de venir concourir sous les couleurs de son pays d'origine. Chakir Ansari accepte. En phase avec le Comité olympique et le ministère des Sports marocains, ils ont alors comme objectifs ambitieux et communs les Jeux olympiques de Rio en 2016. L'athlète termine à une prometteuse treizième place. En effet, le Clermontois est le premier lutteur libre du Maroc à se qualifier pour les Jeux olympiques. Ainsi, la délégation marocaine a encore tout à apprendre. Mais elle peut s'appuyer sur cette base encourageante. Désormais, leurs yeux sont rivés vers les Jeux de Tokyo l'été prochain.
Peut-être que les instances marocaines ont tout intérêt à s'inspirer du cas Chakir Ansari. En effet, de tels étendards sont susceptibles de créer un véritable engouement. Tout cela dépend désormais des résultats. De bonnes performances pourraient favoriser l'éclosion de ces pratiques moins médiatisées. Mais plus largement sa décision de choisir la nationalité sportive marocaine révèle une nouvelle fois les différents potentiels du pays. Le pays semble ici se diversifier. Des promesses qui pourraient se transformer en une force concrète.
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Légende image principale: Chakir Ansari, premier représentant du Maroc en lutte libre lors d'une compétition olympique (Source : www.le360.ma)