
Édito de la semaine : Quels sports nous marocains devrions-nous aimer?
Le football et l'athlétisme sont les deux sports populaires qui ont, jadis, fait la fierté des marocains, mais ne les font plus rêver. Ces derniers devraient-ils commencer à aimer des sports moins huppés mais où notre représentation est plus performante?
Nous vivons une époque sportive marocaine assez frustrante. Et elle dure depuis plusieurs années. Nous ne parvenons plus à être fiers de nos sports populaires.
Le football en premier lieu. Relativement peu de marocains ont connu la seule victoire du Maroc, dans une compétition internationale d'envergure, la Coupe d'Afrique des Nations de 1976. Si le ballon rond a provoqué par la suite de vives émotions à nos compatriotes, malgré son absence de succès continental, c'est par la force de son niveau et son dépassement du passé. Dans les années 80, la sélection nationale n’a remporté aucune CAN, mais s'est qualifiée pour les huitièmes de finale de la Coupe du Monde 1986, la première équipe africaine de l'histoire à réaliser cet exploit. Zaki, Bouderbala et leurs coéquipiers étaient tous valeureux, possédant également un niveau technique largement au-dessus de la moyenne.
Tout comme leurs homologues de la génération Naybet et Hadji, la réussite en moins, mais en produisant du beau jeu. Ne devant leur élimination au premier tour de la Coupe du monde 1998 qu’à une défaite largement évitable des Brésiliens, ce qui rendra honteux leurs supporters et provoquera leurs excuses au public marocain.
Depuis, les Lions de l'Atlas n'ont plus vraiment procuré de motifs de satisfaction. L'arrivée d'Hervé Renard avait apporté une sérieuse dose d’espoir, qualifiant notre pays pour la première fois à la Coupe du monde depuis 20 ans, mais échouant dans l'une de ses spécialités, la victoire en Coupe d'Afrique.
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L'athlétisme a procuré encore plus de gloire à notre pays, notamment le demi-fond. Toutes les médailles décrochées dans cet ensemble de disciplines ont forgé l'imaginaire collectif mondial, leur inculquant que lorsqu'une distance dépasse les 800 mètres, il faut compter avec les marocains. Ce qui est désormais du passé avec la retraite d'Hicham El Guerrouj, en 2004, puisque depuis, le nombre de métaux arrachés se comptent sur les doigts d'une seule main, laissant les observateurs débattre des raisons de cet échec latent.
En attendant des jours meilleurs, les marocains pourraient s'intéresser à des sports moins esthétiques comme la pétanque, mais toujours aussi performants, malgré leur ancienneté. Ils devraient également se passionner pour le handisport, le para-athlétisme en tête, et s'émouvoir du réel dépassement de soi. Une belle notion que plusieurs sportifs semblent ignorer ou avoir oublié.
Légende image principale: La joie des supporters marocains va-t-elle s'arrêter ou seulement se déplacer?