Et si elle avait couru pour ... le Maroc : Bouchra Ghezielle
Médaillée lors des échéances mondiales de 2005, Bouchra Ghezielle, coureuse de demi-fond, concrétise alors un potentiel évident. Elle s'inscrit ici dans la continuité de Nawal El Moutawakil. Elle aurait pu s'imposer comme le nouveau porte-étendard de l'athlétisme féminin marocain, voire africain
À l'inverse, Bouchra Ghezielle appartient à la longue liste des sportifs et sportives transfuges du Maroc vers la France. Pourtant, les prédispositions laissaient entrevoir de belles perspectives d'avenir. Elle grimpe d'ailleurs sur ses premiers podiums sous les couleurs marocaines. En effet, le succès de Brahim Boutayeb sur 10 000 mètres aux Jeux olympiques de Séoul en 1988 crée des vocations. C'est le cas de Bouchra Ghezielle. S'entraînant d'arrache-pied, les premiers résultats positifs ne tardent pas à se concrétiser. Elle est repérée par la fédération marocaine à la suite de deux victoires consécutives aux championnats du Maroc junior. Les récompenses s'enchaînent alors. Ainsi, elle est titrée aux championnats du monde scolaire en 1996 à Istanbul. La même année elle prend part aux championnats du monde junior de cross-country ... alors qu'elle n'est que cadette. Elle termine alors 22ème. Mais l'athlète est en constante progression. Si bien qu'en 1998, elle décroche la 3ème place sur 1500 mètres au cours des Mondiaux junior en France.
Malheureusement, lors de cette compétition, la native de Khémisset se blesse. Elle est alors lâchée par sa fédération. Déjà séduite par le pays hôte des échéances de 1998, ce manque de sollicitude de la part des institutions sportives marocaines lui fait sauter le pas. Elle décide donc de se rendre en France en 2000 et de s'y installer. Elle obtient la nationalité française en 2005. Les médailles se remettent alors à pleuvoir. En effet, au cours des Championnats du monde de 2005 à Helsinki, Bouchra Ghezielle obtient la troisième place. Elle court également sur piste et améliore deux records nationaux (sur 1500 mètres et 3 000 mètres). Elle est devenue une des grandes représentantes de l'athlétisme français.
Cependant, sa carrière connaît par la suite quelques complications. Elle enchaîne les blessures, mais surtout elle est contrôlée positive à l'EPO en 2008. Son ascension s'arrête donc brusquement. Néanmoins, on distingue peut-être une tendance du Maroc et de ses institutions sportives. L'exemple de Bouchra Ghezielle semble une nouvelle fois témoigner d'un accompagnement pouvant se montrer défaillant. Ce cas révèle la nécessité pour les fédérations marocaines d'assurer un suivi rigoureux des athlètes locaux tout au long de leur carrière et ce même (surtout) dans les moments difficiles.
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Légende image principale: Bouchra Ghezielle, à droite de l'image tenant sa médaille de bronze de 2005. (Source : www.lemonde.fr)
