
La diplomatie sportive au service de la cause nationale
La diplomatie sportive au service de la cause nationale
Par ses valeurs propres – universelles, apolitiques, hédonistes, comportementales, hygiéniques – et par sa capacité à susciter l’unité, l’identification et l’émotion, le sport est un fantastique outil de communication.
En effet, depuis le début du 20ème siècle, le sport a été utilisé par les États dans leur communication diplomatique, qui ont bien compris depuis longtemps que le sport est un moyen de communication qui permet de montrer la suprématie militaire et politique, notamment pour affirmer la supériorité de leur modèle idéologique (Spartakiades des pays communistes à partir de 1928, coupe du monde « mussolinienne » de 1934, Jeux de Berlin en 1936, etc.).
La diplomatie sportive n’est donc pas une nouveauté : elle est un outil de communication et de reconnaissance internationale, désormais intégré et institutionnalisé, notamment au Maroc. En effet, le Feu Hassan II l’a bien précisé lors d’un discours dans les années 80 après le sacre olympique de Naoual ELMOUTAOUKIL et Said AOUITA lors des jeux olympiques de Los Angles en 1984, en disant que le monde connait les deux champions olympiques marocains mieux que son Monarque, grâce à leurs sacres en athlétisme, ils sont devenus deux ambassadeurs du Royaume du Maroc en hissant le drapeau marocain haut dans les quatre coins du monde. L’impact du sport dépasse clairement son influence diplomatique dans le monde, mais aussi de son économie, de l’emploi et de son attractivité, entre autres en ce qui concerne les grands événements sportifs.
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Le sport est aussi utilisé comme instrument de médiation, permettant de renouer des liens diplomatiques interrompus, comme l’illustre l’exemple historique de la diplomatie du ping-pong ou, très récemment à un moment de forte tension, l’équipe réunifiée de Corée à l’occasion des derniers Jeux olympiques d’hiver.
Pour autant, la diplomatie sportive peut aussi provoquer de l’incommunication, en particulier lorsque les valeurs sportives mises en avant (notamment l’humanisme, la neutralité, la bien-pensance politiquement correcte) brouillent le sens même du message délivré, voire en suppriment le contenu. Ainsi la Russie va-t-elle devenir aux mois de juin et juillet 2018 une vitrine de la démocratie, du respect des minorités, de l’égalité des sexes tout autant qu’une tribune médiatique des positions du gouvernement de M. Poutine. Mais l’incommunication peut aussi provenir de l’impossibilité pour le récepteur de décoder le ou les sens du message délivré et de comprendre les enjeux relationnels, politiques, économiques qui le sous-tendent ainsi que la stratégie suivie, soit parce que le message est trop complexe, soit parce que le pouvoir lénifiant du sport (« le sport, nouvel opium du peuple ») joue à plein.
En effet le dernier sommet de la CAF à Rabat le 12 Mars 20121 sous l’égide de la FIFA et avec la présence de son patron Gianni INFANTINO, et qui était aussi une assemblée générale ordinaire élective pour voter le nouveau président de la CAF, Patrice MOTSEPE et aussi l’élection de Mr Faouzi LAKJAA comme membre au conseil de la FIFA après la décision du représentant de l’Algérie ZETCHI, cette victoire du président de la Fédération Royale Marocaine de Foot-ball été considérée comme une victoire de la diplomatie sportive marocaine pour la cause nationale de l’intégrité territoriale faces aux interminables tentatives de la voisine orientale d’intégrer les séparatistes de Polisario à la CAF pour qu’ils puissent siéger au sein de la FIFA en tant que association membre de cette instance international, après avoir modifié la loi de la participation à la CAF en tant que association nationale membre et qui a été approuvé lors du 43ème sommet de la CAF à Rabat et proposé par le Maroc.
Ce rêve d’intégration de la FIFA par le front du Polisario a été contré par la méfiance des services diplomatiques marocains et de l’intelligence de l’ex-président de la RSB, Mr Faouzi LAKJAA, deuxième vice-président de la CAF, occupe, en outre, plusieurs fonctions au sein des instances et commissions du football mondial et continental: il est président de la commission des finances de la CAF et vice-président de la commission d’organisation des compétitions interclubs et de la gestion du système d’octroi des licences de clubs au sein de la CAF, en plus de siéger à la commission de gouvernance de la FIFA.
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La diplomatie sportive au Maroc a connu un véritable changement depuis 2014 avec l’arrivé de Fouzi Lekjaa à la tête de la FRMF. Le dirigeant marocain, considéré comme le bras droit du Malgache Ahmad Ahmad lors des élections de 2017 contre Hayatou, est élu vice-président de la CAF. Durant cette ère, les dirigeants marocains ont grignoté plusieurs postes dans les commissions de l’instance, bousculant la domination des Égyptiens, des Tunisiens et autres Camerounais. L’équipe nationale et les clubs de la Botola ne sont plus lésés par les arbitres lors des compétitions CAF. Résultat : les Lions d’atlas ont retrouvé la Coupe du Monde pour la cinquième fois dans leur histoire en 2018 en Russie, 20 ans après leur dernière participation, et les clubs marocains ont renoué avec le succès en Champions League comme le WAC en 2017 et en CAF pour le RAJA en 2018 et RSB en 2020.
Si, depuis le 30 janvier 2017, le Maroc engrange les dividendes de son retour à l’Union africaine sur les plans politique et économique, le football en est également sorti vainqueur. La FRMF a suivi cette initiative du pays en signant des partenariats avec plusieurs fédérations africaines. La fédération marocaine a accueilli en juillet 2017 à Skhirat le symposium de la CAF, qui était une occasion pour discuter l’avenir du ballon rond dans le continent africain en apportant plusieurs modifications sur l’agenda des compétitions continentales au niveau des clubs ou bien au niveau des sélections nationales, ces changement ont touché les tableaux qui organisent les compétitions africaines, le cahier de charges à respecter par les clubs participants à la Champions League et la CAF, aussi la CAN a connu des changements en ajoutant le 1/8 du finale aux phases finales à commencer par l’édition de l’Egypte en 2018, aussi la revue à la hausse des primes des trophées de toutes les compétitions africaines...etc. Cette manifestation abritée par le Maroc était une feuille de route pour le développement du foot-ball africain,
Le Maroc a fini par comprendre que pour briller à l’international, il ne suffisait pas de composer une belle équipe nationale et se présenter les jours de matchs, mais d’avoir une diplomatie sportive. Un concept loin d’être nouveau. C’est un outil de communication et de reconnaissance internationale, désormais intégré et institutionnalisé, notamment au Qatar. L’Émirat du Golfe est aujourd’hui reconnu mondialement pour les événements sportifs qu’il organise, son investissement dans des clubs comme le PSG et surtout pour la Coupe du Monde qu’il abritera en 2022. Le Maroc a changé d’orientation en matière d’organisation des événements sportifs comme le CHAN en 2018, la Coupe du Monde des Clubs en 2013 et 2014, Les jeux africains en 2018, la Coupe d’Afrique du FUTSAL en 2020 à la ville de Laâyoune pour envoyer des messages clairs aux ennemis de l’intégrité territoriale marocaine.
Légende image principale: sport national