
Athlétisme marocain : où en sommes-nous ?
Durant ces 15 dernières années, l’athlétisme marocain a connu des hauts et des bas. Bilan.
C’est lors des Jeux Olympiques de 2004 que Hicham El Guerrouj a raflé les médailles d’or du 1500 m et du 5000 m, devenant ainsi le second athlète de l’histoire à réussir le doublé dans ces deux disciplines. Hélas, on peut tristement dire qu’aucun autre succès aussi retentissent n’a été inscrit dans l’histoire du Maroc depuis ce dernier. Mais cela veut-il dire que l’athlétisme marocain n’a pas eu de succès après El Guerrouj ?
L’année 2019 touche presque à sa fin, et il faut dire que le bilan d’athlétisme aux Mondiaux de Doha est loin d’être satisfaisant. Soufiane El Bakkali, l’espoir marocain, est l’unique détenant de médaille, et de bronze seulement, au 3000 m steeple. Vice-champion du monde en 2017 à Londres et vainqueur du 3000 m steeple de la Ligue de Diamant à Paris, on s’attendait à beaucoup plus de la part de ce jeune de 23 ans, malheureusement blessé au pied. Mais il a tout de même « sauvé la face » du Royaume en lui évitant un zéro pointé, qui a terminé à la 31ème place.
Quant à Rabab El Arafi, elle a signé la meilleure performance mondiale de l'année sur le 1500 m féminin lors du Meeting de Shanghai en avril, mais a fini par lâcher pour la 9ème place en 1500 m et la 7ème en 800 m à Doha. Cependant, elle a obtenu deux médailles d’or aux Jeux méditerranéens de Tarragone durant l’année précédente.
Et elle n’est pas la seule à vivre de mauvais moments de carrière : on ne pouvait pas ne pas parler d’Iguider. Les fluctuations que connaissent ses performances sont presque miraculeuses. Le Marocain de 32 ans a obtenu une médaille de bronze en 2012 lors des Jeux olympiques de Londres et a offert au Maroc son unique médaille lors des Mondiaux d’athlétisme de Pékin (2015), mais il est arrivé dernier de la deuxième série des demi-finales du 1500 m à Doha. On se demande alors si ce n’est la fin de carrière de cet athlète.
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Même scénario lors des Jeux Africains précédents : aucune médaille d’or pour le Maroc qui a fini en 14ème position avec un faible bilan de 6 médailles d'argent et 5 médailles de bronze.
Le dopage est également l’un des sujets qui fait surface une fois qu’on parle d’athlétisme. La chaîne allemande ARD a même décrit le Maroc comme « le paradis du dopage mondial ». Elle explique ses propos par « la tolérance du dopage par la FRMA, la rareté des contrôles antidopage et la présence des produits dopants sur le marché ». Cette même chaîne allemande révèle grâce à une enquête que le président de la Fédération Royale Marocaine d'Athlétisme (FRMA) Abdeslam Ahizoune est responsable de ce fléau : aucune sanction n’est infligée aux athlètes s’avérant dopés lors des tests.
Certains préfèrent garder la tête haute face à la situation désastreuse de l’athlétisme marocain, tel Aziz Daouda, directeur technique et responsable du programme de développement au sein de la Confédération Africaine d'Athlétisme. Il commente le résultat des Mondiaux de Doha : « Il ne faut pas considérer cette troisième place comme une défaite. Au contraire, c'est un acquis et une médaille importante pour le Maroc ».
L’athlétisme marocain est-il en bonne place ? Non, et il est loin de l’être. Si cette discipline a fait les beaux jours du sport national, c’est loin d’être le cas aujourd’hui. Qui assurera la relève ?
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Légende image principale: Source : https://newsofmorocco.com/soufiane-el-bakkali-finished-3rd-at-the-doha-world-athletics-championships/