Au-delà des frontières : le Portugal, le sport chapeauté par l'État

Pays caractérisé par une politique interventionniste, le Portugal présente beaucoup de caractéristiques sur lesquelles il conviendrait de s'arrêter.

Sans grand étonnement, le football est le sport roi au Portugal. Sa puissance repose énormément sur le fait qu'il soit lié à l'histoire du pays. En effet, le football a été un outil de contrôle de la population durant la dictature de Salazar (entre 1933 et 1974). Le pays était même décrit comme étant celui dos Três F (les Trois F). Fado, genre de musique typiquement portugais. Fatima, un centre de pèlerinage symbolisant les valeurs catholiques et conservatrices du pays. Et Football, utilisé à l'époque par le dictateur comme moyen d'unir et de fédérer la population. Aujourd'hui, c'est un symbole de puissance du Portugal et un des sports qui lui  ont permis de se démarquer à l'échelle internationale, et pas seulement sur le gazon. Le Portugal se démarque également en football en salle (5e au classement FIFA) et en football de plage. L'équipe nationale de football de plage détient notamment deux titres en coupe du monde (2001, 2015), cinq Euro Beach Soccer League (2002, 2007, 2008, 2010, 2015) et six Euro Beach Soccer Cup (1998, 2001, 2002, 2003, 2004, 2006).

Le rink hockey, ou hockey sur patins à roulettes, est le deuxième sport le plus populaire au Portugal. Le pays fait partie des trois nations à disposer d’un championnat professionnel pour la discipline, en plus de l’Espagne et de l’Italie. Avec un palmarès très riche, 15 sacres mondiaux et 21 trophées européens, la sélection nationale est la plus titrée de l’histoire. S'ajoute à la liste des sports comme le cyclisme, le rugby, le tennis et les sports aquatiques et automobiles. Toutefois, ces derniers restent de moindre importance par rapport au football et au rink hockey.

La gestion du sport au Portugal est conférée au Ministre des Affaires Présidentielles et Parlementaires. Celui-ci délègue cependant ces compétences  au Secrétaire d'État à la Jeunesse et aux Sports qui, pour exécuter ses politiques, s'appuie sur l'Institut Portugais des Sports et de la jeunesse. Au côté Secrétaire d'État siège le Conseil National du Sport qui agit en tant qu'organe consultatif.  

La politique sportive portugaise se caractérise par une grande ingérence de l'État. Ce dernier agit par une logique interventionniste notamment du point de vue législatif. Il joue le rôle de régulateur, contrôleur et évaluateur des politiques sportives. Toutefois, la gestion du sport au Portugal repose sur l'action commune d'acteurs publics et privés. Se basant sur le volontariat et la libre association, l'organisation privée du sport joue un rôle important au niveau de la promotion de celui-ci. Ses principaux acteurs sont le mouvement olympique et paralympique portugais, la confédération portugaise des sports, qui réunit fédérations sportives olympiques et non olympiques, les fédérations sportives et la fondation du sport.  Cette dernière s'occupe de la captation de fonds privés pour le sport et de la gestion des infrastructures d'excellence pour la pratique du sport.

Malgré la logique interventionniste adoptée par l'État, l'organisation, la réglementation et la direction de l'activité sportive au niveau national reste de la responsabilité des fédérations. Ce qui consolide d'avantage la logique d'action commune et de coopération entre l'État et les acteurs privés.

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