
Au-delà des frontières : les Pays-Bas, quand le libéralisme rencontre le sport
Non-ingérence de l'Etat, diversité des acteurs, nombreuses sont les particularités du sport au Pays-Bas. Dans notre dossier "au-delà des frontières", zoom cette semaine sur le modèle sportif néerlandais.
Dans le classement des meilleures nations sportives, les Pays-Bas font partie des pays les plus performants au monde. Ceci n'est autre que le fruit d'un intérêt général animé par toute la population. Le sport a le mérite d'être convoité par petit et grands. D'après un récent sondage, 52 % de la population néerlandaise pratique un sport hebdomadaire. Un chiffre supérieur à la moyenne de l'Union Européenne (38 %).
Les sports les plus populaires dans le pays sont le football - comme la plupart des nations - le cyclisme sur piste - activité sportive la plus pratiquée aux Pays-Bas - le cyclisme sur route, la natation, l'escrime, le hockey sur gazon - surtout du côté des femmes - le water-polo, la boxe, le badminton, et le judo. Les Pays-Bas sont également une référence en matière de baseball. L'équipe nationale jouit d'un palmarès très fructueux : vingt titres continentaux, ce qui en fait la sélection la plus titrée d'Europe. Le patinage de vitesse et le short-track ne sont pas non plus en reste. Lors des Jeux Olympiques de Sotchi le pays s'en est sorti avec pas moins de 24 médailles, dont huit en or, se classant ainsi cinquième dans le tableau des médailles. Le pays connait également une large pratique du handball. Cette activité reste toutefois majoritairement féminine. Côté sport mental, les échecs suscitent beaucoup d'intérêt. La Fédération royale néerlandaise des échecs est l'une des plus anciennes fédérations sportives du pays.
Au niveau de la gestion, le sport s'articule autour de trois organismes : le ministère de la Santé, du Bien-être et des Sports, le Mouvement Sportif Néerlandais et les acteurs privés.
Le ministère, seul organisme étatique, joue un rôle très important dans la gestion du sport. Toutefois, le pays est basé sur un modèle libéral où l'État agit par une logique non interventionniste. Son action se limite à la définition du cadre général et des orientations politiques en matière de sport, à l'encouragement des projets, à la garantie de la décentralisation et au soutien des organisations sportives en cas de besoin. L'intervention de l'État repose en grande partie sur l'avis du mouvement sportif néerlandais. C'est à cet organisme non étatique qu'est confiée la gestion du sport. Le mouvement est constitué de deux entités : la première est le Comité National Olympique qui officie également en tant que confédération d'organisations sportives. Il regroupe 90 d'entre elles. C'est aussi l'interlocuteur politique auprès du ministère. La deuxième entité regroupe les fédérations sportives dont les missions se limitent à développer leur propre sport.
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Les acteurs privés et la société civile constituent la troisième base sur laquelle se construit le sport néerlandais. Il s'agit notamment de l'Institut Néerlandais du Sport et de l'Exercice, qui vise à faciliter l'élaboration et la mise en œuvre de la politique du sport et apporte son soutien au sport local et provincial, et de l'Institut W.J.H Mulier dont l'objectif est de promouvoir la recherche du sport dans le domaine social et scientifique.
Pour résumer, nous pouvons dire que l'organisation sportive néerlandaise est caractérisée par une diversité au niveau de la gestion et un intérêt pour tous les domaines pouvant influencer le sport. Mais le point le plus important sur lequel il faudrait s'arrêter reste la non-ingérence, presque totale, de l'État dans toutes les affaires sportives. C'est là un des éléments de force du modèle néerlandais. L'indépendance du sport étant nécessaire pour garantir une neutralité sportive et éviter l'influence de toute motivation politique.
Légende image principale: linternaute.com