Haro sur la corruption dans le monde du sport

Haro sur la corruption dans le monde du sport

C’est un fléau qui transperce tous les secteurs. Dans le sport en particulier, la corruption est monnaie très courante.

Nous sommes en 2015, le monde du sport est en pleine ébullition, non par des réussites mais par un gros scandale : le Fifagate, une affaire de corruption qui éclate au sein de la FIFA. Sept hauts cadres de l’instance internationale sont arrêtés pour racket, fraude et blanchiment d'argent sur une période de 25 ans, les soupçons de corruption portant principalement sur les conditions d'attribution de plusieurs coupes du monde ainsi que sur des contrats de marketing. Une affaire qui secoue tout le secteur et remet sur le tapis un grand problème : la corruption. Un fléau très connu du monde du sport mais souvent réduit au silence.

Le Fifagate n’est pas incident isolé. Nombreux sont les scandales en rapport avec la corruption dans le milieu sportif. La récente mise en examen du patron du PSG Nasser al-Khelaïfi pour corruption active dans le cadre de l’attribution des mondiaux d’athlétisme au Qatar, ou encore le procès de l'ancien patron de la fédération internationale d'athlétisme, Lamine Diack, condamné pour corruption et blanchiment d'argent liés au scandale du dopage en Russie, prouvent que ce fléau est profondément ancré dans le sport.

Le Maroc a sa part du gâteau également. L’affaire du match Raja sportif de Béni Mellal (RBM) et KAC de Kénitra en est l’exemple. En 2013, un procès opposant RBM à quatre de ses joueurs accusés de trafic du résultat du match RBM/KAC de Kénitra du 26 mai 2013 est ouvert. Un match qui s’est soldé par la victoire du KAC par 4 buts à 0, car le président du KAC aurait versé un chèque d’un montant de 340 000 DH par l’intermédiaire d’un de ses joueurs à quatre footballeurs de Béni Mellal afin de permettre à son équipe de gagner.

Mais les affaires de corruption les plus (tristement) drôles au Maroc remontent à la saison 1968-69. C’était d’ailleurs les premiers cas de trafic de matchs au pays, et pas des plus subtiles. Pour le compte de la dernière journée de la D2, l’Union Sportive Musulmane d’Oujda perd son match contre l’Ithihad zémouri de Khemissat avec le score de... 22 buts à 0. Un autre  match opposant Barid Mohammedi de Rabat et le Wydad de Fès se termine sur le score de... 16 à 0 pour l’équipe de la capitale. La Fédération Royale Marocaine de Football (FRMF) finit par suspendre les clubs de toutes les compétitions pour une année et les envoyer en division amateur.

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Face à ce nuage de corruption le sport se retrouve en danger. Ses règles, son image mais surtout les valeurs qu’il promeut sont remises en question. Conscient de la gravité de la situation, l’Interpol a mis en place un ensemble de mesure dont ‘objectif est de préserver l’intégrité du sport. Ainsi, une Cellule spéciale d’Interpol sur les matches truqués (IMFTF) a été conçue. Celle-ci réunit des services chargés de l’application de la loi du monde entier pour lutter contre le trucage de matches et la corruption dans le sport. À cela s’ajoute un programme conjoint de formation et de renforcement des capacités avec le Comité international olympique en vue de lutter contre la manipulation des compétitions, proposé aux services chargés de l’application de la loi, aux services gouvernementaux et aux autorités sportives. Sans oublier la formation d’enquêteurs des services chargés de l’application de la loi, et de commissions d’enquête des organisations sportives, en plus d’Ateliers régionaux/nationaux sur l’intégrité dans le sport.

Des mesures ambitieuses, mais qui ne pourront avoir de réel impact que par  la mobilisation des efforts de tous les acteurs sportifs et la coopération nationale et internationale entre les autorités sportives, les autorités publiques, les services chargés de l’application de la loi et tous les autres acteurs du secteur sportif.

Légende image principale: lawinsport.com

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