
La bigorexie ou l’addiction au sport : et si on en parlait ?
L’addiction au sport, la bigorexie ou encore l’addiction à l’effort compte parmi les addictions comportementales les plus répandues.
Le sport est indispensable, et pourtant tomber dans l’excès et l’addiction sportive n’est pas impossible. L’addiction au sport, la bigorexie ou encore l’addiction à l’effort compte parmi les addictions comportementales les plus répandues, au même titre que l’addiction aux drogues. Comme toutes addictions, elle présente des symptômes de sevrage et de dépendance.
Être incapable de se passer de son jogging bi-hebdomadaire ou de son heure de yoga quotidien ne signifie pas être bigorexique. L’addiction au sport survient quand les sportifs commencent à éprouver des besoins compulsifs quant à l'exercice de leur pratique sportive.
Comment chope-t-on la bigorexie ?
D'un point de vue scientifique, les hormones produites durant la pratique d’une activité sportive peuvent être à l'origine d'une bigorexie. Le sport entraîne la sécrétion d’endorphines des hormones à effets antalgiques (anti-douleur) ou anxiolytiques (anti-anxiété), qui stimulent le circuit dopaminergique entraînant ainsi cette sensation de plaisir que nous ressentons après l’effort physique. C’est ce qu’on appelle le circuit de récompense.
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Lorsque ce circuit de récompense se reproduit, il est tout à fait naturel que certaines personnes développent une dépendance à son égard. Certaines personnes atteintes d’excès de stress, d’anxiété, ou même de dépression peuvent recourir au sport comme un échappatoire, où elles évacuent cette masse de sensations malsaines. Le stress, l’anxiété et la dépression sont des troubles mentaux étroitement liés au manque d’adrénaline et de sérotonine, qui sont des endorphines. Ainsi, le sport devient le seul moyen pour le cerveau, et donc pour la personne, de se sentir mieux.
La bigorexie peut également émaner d’un complexe d’Adonis (complexe de beauté), où le sportif voit son corps changer et devenir meilleur. Il peut donc devenir "addict" au perfectionnement de son corps pour augmenter sa confiance ou son estime de lui-même. La bigorexie liée au complexe d’Adonis touche principalement les culturistes. Addicts à la prise musculaire, leur corps ne leur semble jamais assez musclé pour les compétitions.
Certains sportifs sont plus prédisposés que d’autres à la bigorexie. Nous avons naturellement une prédisposition à l’addiction qui peut être plus ou moins élevée chez d’autres personnes. Ainsi, la bigorexie ne touche pas que les sportifs de haut niveau, elle peut même toucher les personnes qui pratiquent une activité physique quotidienne à un niveau moyen.
Cette prédisposition est élevée chez les personnes dont la sécrétion d’endorphines est normalement faible, comme les personnes atteintes de stress ou d’un vide affectif.
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Quels sont les symptômes de la bigorexie ?
La bigorexie commence par un besoin irrépressible de pratiquer une activité physique. Au début, ce besoin irrépressible peut passer pour une forte motivation, mais le sportif développe au fur et à mesure un comportement obsessionnel autour de sa performance.
L’hyperactivité dans la pratique du sport, la frustration quand on n’a pas « sa dose », l’incapacité de s’arrêter même quand on est blessé : tous sont des symptômes de la bigorexie.
En cas d’arrêt de l’activité sportive, la personne atteinte de bigorexie devient facilement irritable, et a du mal à passer du temps en famille ou au travail, ailleurs que dans son lieu de pratique sportive.
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Quelles conséquences pour la bigorexie ?
La personne bigorexique commence à ignorer ses problèmes musculaire, tendineux et osseux. En continuant une activité intensive, elle peut ressentir un épuisement et donc les conséquences peuvent être cardiaques. Certains sportifs associent également la bigorexie à un régime alimentaire hyperprotéiné donc déséquilibré et dépourvu en minéraux et vitamines essentiels. La bigorexie a également des conséquences sur la sexualité du sportif, dont la libido chute aux plus bas niveaux.
Quel traitement pour la bigorexie ?
La bigorexie, comme tout trouble comportemental, se soigne à l’aide de thérapie, auprès d’un psychiatre spécialiste en addictologie ou chez un psychologue du sport. Le but de cette thérapie n’est pas d’empêcher le sportif de faire du sport une fois pour toutes, mais de le réintroduire à une pratique saine et modérée, qui lui donne du plaisir et surtout une liberté de choix.
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Les sportifs sont appelés à varier leurs activités sportives pour ne pas développer des troubles obsessionnels, puisque certaines disciplines comme la course à pied, par exemple, ont été scientifiquement prouvées comme prédisposant à la bigorexie.