
La recherche scientifique et le sport, deux domaines aux antipodes
En plus d'améliorer les performances des athlètes, la recherche scientifique en matière de sport peut être un atout assurant le développement au pays. Qu'en est-il du Maroc ?
De l’amélioration du matériel à la préparation physique et mentale des sportifs, la recherche scientifique joue un rôle prépondérant dans le sport. Et si à l'étranger, plusieurs pays s'en sont rendus compte, au Maroc, nous avons encore du chemin à faire. En effet, ce domaine reste encore quelque peu marginalisé. À vrai dire, c'est la recherche scientifique en général qui a encore du mal à trouver son équilibre. Les dépenses allouées au domaine sont limitées et ne représentent que 0,73 % du PIB, alors qu'en Europe il atteint les 2 %. Le nombre des centres d'études doctorales n'est aussi que de 63 pour tout le royaume, tandis que les unités de recherches atteignent les 1400. Les efforts entrepris par le pays dans le cadre de la Stratégie nationale pour le développement de la recherche scientifique à l’horizon 2025, ont toutefois quelque peu porté leur fruit. Selon les derniers chiffres du ministère de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, le pays a connu une hausse de 20 % du nombre de doctorants entre 2016 et 2018, soit 34.000 doctorants actuellement. Le nombre de thèses soutenues a également augmenté de 35 % au cours de la même période, atteignant le nombre 20.000.
Au niveau du sport, le Maroc commence petit à petit à se doter d'instituts et de structures universitaires spécialisés en la matière à l'image de l’Institut des Sciences du Sport (I2S) de l’Université Hassan 1er de Settat ou encore de l'Institut Royal de Formation des Cadres de Rabat, premiers du genre dans le paysage universitaire marocain. Les deux structures peuvent constituer à l'avenir un des acteurs importants de la recherche scientifique dans le sport. Cela peu cependant prendre un peu de temps étant donné qu'elles n'offrent pas encore de possibilité de doctorat et n'ont par conséquent toujours pas un "réel poids scientifique". Du côté des instituts spécialisés dans la recherche scientifique, rares sont les travaux qui s'orientent vers les sciences du sport. Pourtant, ce ne sont pas les sujets qui manquent. Psychologie du sport, sociologie du sport, physiologie de l’exercice, analyses biomécaniques du mouvement, ou réflexion sur l'éthique et la performance, que ce soit en sciences humaines ou en sciences dures, le sport est un domaine de recherche très fertile dont les apports peuvent conduire le pays vers l'excellence. Mais, au Maroc, nous n'en sommes pas encore là. Abstraction faite de quelques contributions, la recherche scientifique est un domaine très peu sollicité, et encore moins celui en rapport avec le sport. Pourquoi ? Eh bien cela peut se résumer en deux mots : le manque de financement. Les sommes allouées à la recherche scientifique en général sont modiques. Et quand il s'agit de sport, cela devient de moins en moins important. Mais est-ce vraiment un problème d'argent ? Parce que plusieurs exemples attestent qu'on peut se permettre beaucoup de choses quand on le veut réellement. La recherche scientifique n'est peut-être pas aussi importante que ça finalement…
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Légende image principale: handisport.org