La vidéographie dans le milieu de la danse, une pratique en pleine émergence

La vidéographie dans le milieu de la danse, une pratique en pleine émergence

Depuis quelques années, la vidéographie est devenue un phénomène très en vogue dans le milieu de la danse.

Ils s’appellent Drako, Adil Nakach ou encore L’baroque et ils sont tous connus sur les réseaux sociaux grâce aux vidéos de chorégraphies qu’ils postent. Ces danseurs, tous marocains, ont choisi internet comme scène pour se produire. Et si certains se sont fait connaitre sur Youtube, pour d’autres, c’est Instagram.

Cette émergence de la vidéographie dans le milieu de la danse a commencé à se faire sentir depuis quelques années. La démocratisation d’internet et l’accès aux outils de tournage et de montage a favorisé la montée de ce phénomène qui se répand de plus en plus. Chose qui a eu ses bienfaits.

La danse étant un secteur encore marginalisé au Maroc, les vidéos ont permis de donner plus de visibilité aux danseurs, mais aussi de promouvoir la danse en tant que sport et art à part entière. « Transmettre des messages et faire ressentir des émotions à travers  des vidéos de danse ont fait en sorte que le large public puisse comprendre et devenir friands de ce que les danseurs peuvent créer. À présent, on retrouve des danseurs marocains dans des vidéos clips, publicités, films, séries, affiches publicitaire dans les grands boulevards, etc. Et cela représente pour la communauté des danseurs un très grand progrès », avance  Youness Abdelmouktader, alias Drako, chorégraphe, danseur professionnel et vidéaste. 

Et si ces vidéos constituent une scène artistique où les danseurs peuvent s’exprimer et exposer leur talent, c’est aussi une opportunité pour les vidéastes. En effet, une véritable économie a été créée autour de la danse. Aujourd’hui, être vidéaste de danse est devenu un métier à part entière. Des personnes sont formées spécialement dans le domaine pour être embauchés dans des studios de danse.

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Toutefois, ce secteur n’est toujours pas rentable économiquement parlant. Mais Drako garde quand même de l’espoir « tout comme la danse, personne n'y croyait avant. Mais  aujourd'hui, nous passons à la télé, radio, interview, etc ». Le jeune homme pense même que d’ici quelques années la vidéographie dans le milieu de la danse deviendra une industrie  à part entière.

Un avis très optimiste qui pourrait peut-être se concrétiser un jour, mais à condition que la pratique de la danse évolue au Maroc. Malgré la présence de beaucoup de volonté et de nombreux talents, le secteur souffre encore de nombreux problèmes dont un cruel manque d’infrastructures et d'espaces pour la pratique, une absence d’événements et très faibles moyens. « Aux yeux du gouvernement nous ne sommes qu’une minorité, et par conséquent : absence d'intervention, aucun espace public destiné à la danse, pas de sponsors, et moins de cinq événements de danse annuels. Et le coup de grâce, c'est que tu ne peux même pas filmer une vidéo de danse dans la rue sans risquer d’avoir des problèmes, et cela, si tu n'as pas une autorisation du Centre Cinématographique Marocain (CCM). Moi par exemple, je me suis fait arrêter plus de dix fois car je m’entraînais dans la rue et filmais des vidéos de danse », souligne Drako.

Pour que la vidéographie dans le domaine de la danse puisse se développer un jour, il faut donc avant tout penser à structurer la pratique et à offrir les conditions de travail favorables pour les danseurs et les vidéastes.  

Légende image principale: kstarlive.com

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