
Le bodysurf : un sport de glisse lésé
Le bodysurf est l’un des sports les plus épurés. Le bodysurfeur défie les vagues, sans planche, utilisant uniquement son corps. Aucun intermédiaire ne s’impose entre lui et la vague. Le seul accessoire toléré sont les palmes.
Ce sport moins connu que le surf ou le bodyboard est apparu bien avant ces deux disciplines. Il est même la base de n’importe quel sport de glisse, car il est avant tout un outil de sauvetage : Si un surfer perd par exemple sa planche alors qu’il surfe, il ne se laissera pas avoir par les vagues s’il maîtrise le bodysurf. D’ailleurs en Amérique, en France ou au Portugal, il est indispensable de passer d’abord par le bodysurf avant de se mettre au surf ou au bodyboard.
Pour Youssef Zaimi, rider international, coach et champion du Maroc en bodysurf, le secret de cette discipline réside dans le corps : « le corps, c’est tout : c’est l’athlète, les figures, la danse… ». C’est d’ailleurs le message qu’il a fait passer dimanche dernier, lors d’un atelier d’initiation au bodysurf qu’il a animé dans un club à Ain Diab. Un cours qui a mêlé théorie et pratique pour mettre en relief les bases du bodysurf qu’il faut connaître avant de se lancer dans ce sport nautique.
Toutefois, ce sport n’est pas encore complètement développé au Maroc. Nous avons pu avec Youssef Zaimi, relever les obstacles sur lesquels trébuche le bodysurf au Maroc :
Ce qui est à constater d’abord c’est que ce sport n’est pas encore connu chez tous les marocains. Plus que cela, il y a des personnes qui pratiquent le bodysurf, mais sans savoir que ce qu’elles font est un sport à part entière « il suffit de jeter un coup d’œil sur la plage, on trouvera beaucoup de personnes qui essaient de glisser sur la vague, c’est du bodysurf ». Ces personnes ont donc besoin d’une orientation qui leur permettra de prendre conscience de l’existence de ce sport avec un nom et une pratique bien définis.
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Ce qui est déplorable aussi c’est la faible présence des marocains dans les championnats internationaux (euro bodysurf par exemple), sachant que le Maroc a un potentiel qui permet de hisser la présence marocaine à des rangs plus élevés. Selon Youssef, il n’y a aucun manque à relever et qui pourrait freiner la pratique de ce sport : les deux éléments nécessaires, à savoir le corps pour surfer et les plages pour pratiquer, sont présents.
Le manque est toutefois au niveau de la Fédération Royale Marocaine de Surf et de Bodyboard. Cette fédération ne reconnaît que le surf et le bodyboard, pourtant ils ne sont pas les seuls sports de glisse que pratiquent les marocains. Les bodysurfeurs mènent toujours un combat pour pousser la fédération à reconnaitre ce sport.
Reconnaitre le bodysurf, c’est surtout soutenir financièrement les bodysurfeurs, car même quand il s’agit de représenter le Maroc au niveau international, ils doivent couvrir toutes les charges liées à leur participation (billets d’avion, hébergement etc.)
Il est vrai que depuis deux ans la fédération a commencé à montrer un intérêt, encore timide, pour le bodysurf, en participant à l’organisation de championnats au niveau national, mais il lui reste encore du chemin à faire surtout lorsqu’il s’agit de donner un coup de pouce aux bodysurfeurs marocains pour s’affirmer au niveau international, donner plus d’ampleur au bodysurf et prouver qu’au Maroc, le football n’est pas le seul sport qui suscite l’intérêt général, mais les sports nautiques ont également leur place.
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Légende image principale: source: Youssef Zaimi