
Le cyclisme au Maroc, une discipline qui a du mal à trouver sa route
Avec l'affaire de Mehdi Choukri et toutes les polémiques autour du cyclisme marocain, il convient de mettre les projecteurs sur cette discipline.
Quelques jours auparavant, l'affaire du cycliste marocain Mehdi Choukri avait fait le tour des médias. Celui-ci avait décidé de pédaler pour l'équipe israélienne avant de finalement renoncer pour des "raisons familiales". Si c'est le choix d'Israël qui a surtout fait parler de lui, une autre question se pose : pourquoi ce jeune marocain n'a-t-il pas choisi son pays natal pour évoluer, ou du moins n'a-t-il pas continué à porter les couleurs de son pays, puisqu'il a déjà représenté le Maroc à plusieurs reprises ? Une question qui peut en dire long sur la situation du cyclisme marocain.
Pourtant, le royaume dispose de plusieurs pépites qui ont réussi à briller ces dernières années permettant à la Fédération Royale Marocaine de cyclisme d'enregistrer de bons résultats. Les cyclistes marocains ont pu dominer plusieurs compétitions africaines ou arabes, ou accéder, la plupart du temps, au mois, au podium.
Pour voir ce qu'il en est, nous avons essayé de creuser dans nos recherches. Pour ce faire, un tour sur le site officiel de la fédération s'imposait. Et bien que dire ? Déjà de prime abord, la plateforme n'est pas du tout digne d'une fédération. Des fautes d'orthographe, une galerie, ou "gallerie" d'après le site de la fédération, non actualisée, des calendriers qui datent de 2018, le constat est effrayant. Comment une fédération qui se respecte peut-elle accepter d'être représentée par un site pareil ? Cela nous donne un léger aperçu sur la gestion de la fédération surtout du côté de la communication... À l'heure où la digitalisation est un impératif pour tout organisme, avoir un site dont la communication fait défaut est un réel problème.
Mais, je pense, et ce n'est un secret pour personne, que depuis quelque temps, la fédération semble souffrir de maux bien plus graves. Et pour les personnes du domaine, c'est en grande partie à cause de son président, Mohamed Belmahi. Entre mauvaise gestion, problèmes financiers et manque d'engagement, les accusations n'en finissent pas. En avril 2018, l'équipe nationale de cyclisme avait décidé de boycotter le 31e Tour du Maroc pour protester contre "le manque de moyens nécessaires pour mener le Tour dans des conditions convenables". Dans une déclaration, les sportifs avaient affirmé qu'ils n'étaient pas "rétribués à leur juste valeur"’ et ne gagnaient, en tout et pour tout, que 70 dhs par jour, soit environ 2100 DH par mois. Un revenu qui, en principe, doit couvrir même les frais d'achat de leurs équipements puisque, selon leurs dires, la fédération ne s’en occupe pas.
PUBLICITÉ
Le problème de moyens s'était posé encore une fois en 2019 quand le Maroc a décidé de ne pas participer aux championnats du monde de cyclisme sur route en Grande-Bretagne, selon certaines sources, à cause de "problèmes financiers". Pourtant, ce même Maroc est bien parti pour être candidat à l'organisation des championnats du monde 2025, et pour une belle enveloppe budgétaire...
Légende image principale: africatopsports.com