Le tir à l'arc au Maroc, un fort potentiel ralenti par de nombreux problèmes

Le tir à l'arc au Maroc, un fort potentiel ralenti par de nombreux problèmes

Entre manque de visibilité et faibles moyens, le tir à l'arc est un sport qui a encore beaucoup de mal à trouver son équilibre au Maroc.

Depuis plusieurs années, le tir à l'arc se bat pour se frayer une place sur la scène sportive, que ce soit au niveau national ou international. Mais les problèmes sont nombreux et les ressources insuffisantes pour tout régler. Une situation dont les causent ne datent pas d'hier. Le sport a longtemps pâtit de tensions internes accompagnés d'une mauvaise gestion. Ce qui n'a fait qu'accélérer sa chute libre.

Mais aujourd'hui, le problème essentiel qui se pose est celui de la sous représentation de ce sport. En effet, le tir à l'arc est une discipline méconnue du public, ou du moins sous-estimée. Mis à part les quelques adeptes, presque aucun Marocain ne connait la discipline "en vrai". Pour la plupart c'est un sport médiéval à la Robin des Bois. Et il faut dire que, sur ce point-ci, les médias jouent un rôle très important. Quand il s'agit de tir à l'arc, c'est silence radio. Aucune information sur la discipline, ses événements, ses activités ou ses athlètes n'est relayée. Encore une fois, seuls les "vrais sports" arrivent à s'imposer.

Pourtant, ce ne sont pas les talents qui manquent dans le domaine. Plusieurs athlètes ont su démontrer de leurs compétences dans plusieurs compétitions. Certains sont même parvenus à enregistrer des records pour le pays. Il s'agit de Khadija Abbouda, qui avait participé aux J.O de Pékin en 2008, une première pour le Maroc, qui, à ce jour, n'a jamais eu d'archers de ce niveau. Sa participation a notamment permis à la Fédération Royale Marocaine de Tir à l'Arc d'avoir un peu plus de visibilité. Au côté de Khadija, d'autres noms s'imposent également comme futurs espoirs, notamment celui de Khaoula Ouberri, qui à seulement 25 ans compte déjà un palmarès très riche.

Toutefois, malgré le grand potentiel des archers marocains, ces derniers restent très peu nombreux. Sur tout le royaume, on peut compter environ une douzaine de filles et une quarantaine de garçons. Sans parler des clubs, qui sont presque inexistants et dont la plupart sont inactifs, mis à part trois : le Club des FAR, celui l'Arc de Marrakech et le club d'Al Gara.

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À ces problèmes, s'ajoute encore un manque de moyens. Le tir à l'arc est un sport qui coûte cher. Pour se procurer du matériel, il faut compter un minimum 30.000 MAD pour l'arc et 300 MAD pour chaque flèche, sans compter les frais de douanes et toute la bureaucratie qui va avec, étant donné que le matériel n'est disponible qu'à l'étranger. Et cerise sur le gâteau, il n'y a que très peu d'endroits pour s'entraîner. Compte tenu de la dangerosité de l'activité, il est inconcevable de pouvoir s'entraîner dans des lieux publics. Par conséquent, il faut prévoir des salles spécialement aménagés pour la disciplines ou des espaces plein air. Ce qui manque cruellement au Maroc.

Résultat des courses : un sport à fort potentiel, mais dont la plupart des Marocains ignorent l'existence et qui n'arrive toujours pas à s'imposer à l'échelle internationale. Une situation déplorable pour un sport dont les compétences pourraient le mener à plusieurs podiums internationaux, à condition de fournir des efforts pour la promotion, la revalorisation et la visibilité de celui-ci.

Légende image principale: sportomaroc.ma

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