Les arts du cirque au Maroc, à quand la reconnaissance ?

Les arts du cirque au Maroc, à quand la reconnaissance ?

Sportifs de l'extrême, danseurs ou encore acrobates, les arts du cirque font de plus en plus d'adeptes à travers le Maroc. Pourtant le domaine reste toujours aussi marginalisé.

Que ce soit dans les espaces publiques, ou au sein de cirques, les arts du cirque sont aujourd'hui de plus en répandus au Maroc. Marrakech, Oujda, Tanger, Salé ou encore Casablanca, ce sont des centaines d'artistes qui font le tour du pays pour faire connaitre cet art très sous-estimé. En effet, si pour certains les arts du cirque sont un art et un métier à part entière, pour d'autres ce ne sont que des groupes de marginaux qui, faute de trouver un "vrai travail", s'occupent en faisant des acrobaties. Des idées très stigmatisées mais bien répandues au sein de la société marocaine.

Pourtant, le domaine des arts du cirque est très dynamique au Maroc. Structures, associations et acteurs culturels, tous œuvrent pour la reconnaissance de celui-ci par tous les moyens. Un des exemples les plus importants est le réseau Circostrada qui travaille au développement et à la structuration des secteurs du cirque et des arts de la rue, en Europe et dans le monde. Le réseau a co-créé avec l'association Racines "Kahwa", un événement annuel dont l'objectif est d'échanger autour des questions liées à la coopération internationale et à la structuration du cirque et des arts de la rue au Maroc mais surtout de renforcer les collaborations professionnelles et artistiques avec l’Europe. À ces initiatives, s'ajoutent d'autres comme le festival Karane d'Oujda et le festival Awaln'art de Meknès qui est un lieu de rencontre d'artistes de cirque nationaux et internationaux.

Et contrairement à ce que l'on pourrait penser, les artistes de cirques n'intègrent pas le domaine par le hasard de la vie. La quasi-totalité d'entre eux ont d'abord suivi des formations avant d'entrer dans le domaine. Dans ce sens, l'École de cirque SHEMS'Y de Salé joue un rôle prépondérant dans le paysage circassien. Première école proposant une formation artistique professionnelle, SHEMS'Y réalise également un travail social. Une grande partie des jeunes qui intègrent sa formation sont repérés par des éducateurs de terrain dans les divers centres de l’Amesip (Association marocaine d’aide aux enfants en situation précaire) et sont issus de différents quartiers de Salé. Ce qui d'un côté permet de dénicher des talents, et de l'autre d'offrir des opportunités d'insertion professionnelle à des jeunes qui n'ont pas pu en avoir. 

Aujourd'hui, le paysage artistique circassien foisonne de talents. De la compagnie Colokolo, au Groupe acrobatique de Tanger en passant par le Théâtre Nomade, sans oublier les centaines de lauréats de l'école SHEMS'Y, ils sont de plus en plus nombreux à dynamiser le domaine dont les premiers jalons commencent à se poser dans plusieurs régions du Maroc.   

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Mais, sans grande surprise, les problèmes coulent à flot. Comme la plupart  des domaines artistiques, les arts du cirque pâtissent d'un manque de reconnaissance et de soutien de la part des pouvoirs publics. La majorité des acteurs du domaine se retrouvent dépendants de fonds privés ou d'aides étrangères pour financer leurs projets. Ce qui soit ralentit l'évolution professionnelle des artistes soit les pousse à choisir l'étranger pour vivre de leur art. Dans les deux cas, c'est des obstacles qui laissent les arts du cirque dans un statu quo depuis des années, et ce malgré les nombreux efforts entrepris pour la création, la diffusion et la reconnaissance de cet art.

Légende image principale: fedec.eu

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