Patinage artistique : pourquoi ils n'ont jamais le tournis ?

Patinage artistique : pourquoi ils n'ont jamais le tournis ?

On les voit toupiller dans tous les sens, et pourtant ils ne perdent pas leur équilibre. Voilà pourquoi les patineurs artistiques n’ont jamais le tournis.

Pour une personne normale, faire quelques petits tours sur soi suffit pour avoir la tête qui tourne. Les patineurs, eux, ne cessent de pirouetter dans tous les sens et à des vitesses incroyables, mais arrivent quand même à garder leur équilibre. Pourtant, ils effectuent parfois des figures comprenant jusqu'à huit rotations, à une vitesse pouvant atteindre 300 tours par minute, soit 5 tours par seconde. Ce qui nous mène à la question à un million de dollars : pourquoi les patineurs artistiques n’ont jamais le tournis ?

Rassurez-vous, ce n’est pas un don du ciel. C’est un long travail sur soi. Pour vous expliquer, il faut d’abord revenir à l’origine du tournis. Ce dernier est étroitement lié aux signaux émis par le système vestibulaire, un organe sensoriel, situé dans l'oreille interne, essentiel au sens de l'équilibre et à l’orientation dans l’espace. Ce système vestibulaire fonctionne notamment grâce à des récepteurs étroitement liés à nos mouvements oculaires et capables de détecter la direction et la vitesse de déplacement de notre tête. Toutefois, le regard est limité et ne peut donc pivoter sur 360°. Par conséquent, lorsque nous tournons sur nous-mêmes, l'objet finit par sortir de notre champ de vision et nos yeux reviennent alors à une position intermédiaire. La répétition de ce phénomène se traduit par une oscillation automatique du regard qui est une des causes du tournis. Une étude menée en 2013 par le neurologue Barry Seemungal, de l'Imperial College, à Londres, affirme cependant qu’avec de l’entraînement, le cerveau se modifie pour atténuer ces signaux de l'oreille interne. Et c’est ce que font les patineurs. À force de répétition et d’entraînement, le cerveau s’habitue aux mouvements de rotations et le tournis est de moins en moins ressenti. Pour certains, il peut même disparaitre complètement. Mais bien évidemment, pour en arriver là, il faut plusieurs années de pratique avec un rythme régulier et progressif. Pour cette raison, beaucoup d’entraîneurs limitent d'abord leurs athlètes à une ou deux rotations par pirouette, avant d'augmenter progressivement leur nombre.

Les patineurs ont toutefois quelques astuces de côté pour maintenir leur équilibre et éviter les aléas. Celles-ci diffèrent en fonction de chaque athlète, mais certaines reviennent souvent. La technique la plus célèbre est celle qui consiste à fixer un point à la sortie d'une pirouette. En fixant leur vision, les patineurs aident leur cerveau à s'adapter plus vite. Une autre technique également utilisée par beaucoup d'athlètes : garder au maximum un axe vertical, avec les épaules parallèles au sol, et de ne pas pencher la tête avec la tempe au plafond.

Et bien sûr, au cas où ces techniques ne marcheraient pas. Le fameux plan B est toujours là : presque tous les patineurs intègrent quelques pas de danses dans leur chorégraphie le temps de retrouver leur équilibre, sans que personne ne s'en rende compte. 

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Légende image principale: leparisien.fr

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