
Sport pour tous : Handitennis, une discipline en évolution
La semaine dernière, nous vous parlions de la nation pratiquée par les personnes à mobilité réduite. Nous continuons notre série hebdomadaire avec le tennis.
Tout comme la natation, le tennis est un sport largement pratiqué, que ce soit par les personnes valides ou invalides. Pour ces dernières, on parle surtout de tennis en fauteuil roulant ou handitennis, une discipline créée dans les années 80 aux États-Unis. Les principes du handitennis sont les mêmes que le tennis traditionnel. Ils obéissent tous les deux aux règles de la Fédération Internationale de Tennis. La seule différence est que les joueurs invalides peuvent laisser la balle rebondir deux fois avant de la renvoyer. Pour faire du handitennis, il faut avoir un handicap moteur qui ne permet pas la pratique du tennis debout, en l'occurrence le handicap d'un ou deux membres inférieurs. Et contrairement aux autres handisports, il n'y a pas de catégories de handicap, mis à part pour les joueurs qui ont un problème au niveau d'un ou des deux membres supérieurs. Ces derniers jouent dans la catégorie : Quads. La pratique du handitennis peut se faire sur toutes les surfaces, que ce soit de la résine, du béton poreux, de la moquette ou encore de la terre batture, et soit en simple ou double.
Une championne au mental de fer
Au Maroc, le tennis en fauteuil roulant fait partie des handisports les plus importants du pays. Un championnat national, une coupe du trône et des tournois nationaux et internationaux locaux sont organisés chaque année. Le pays a même réussi à former des champions en la discipline. En 2018, les joueurs de l'équipe Nationale de Tennis en Fauteuil roulant s'étaient classés premiers au championnat d’Afrique se qualifiant à la coupe du monde de tennis Fauteuil prévue en Hollande du 28 mai au 03 juin 2018. Les joueuses quant à elles se sont placées à la troisième place.
Parlant du handitennis, on ne peut qu'évoquer Najwa Awane. Victime d'une morsure de pitbull qui lui coûté une jambe, la jeune femme s'est tournée vers le tennis pour se dépenser mais aussi et surtout ; pour vaincre le regard de la société et prouver qu'un handicap n'est jamais un obstacle. Un choix qui a bien porté ses fruits. Najwa est devenue championne du Maroc (catégorie junior et senior) et d'Afrique en 2016. Elle a également été classée première en Afrique et 33e au monde. En 2018, elle remporte le Tournoi International Nairobi.
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Un matériel spécifique
Toutefois, il convient de préciser que pour faire du handitennis il faut un fauteuil roulant spécifique : cadre rigide doté de 3 roues ou 4 roues, carrossage important (20°) des roues arrière, légèreté, très bonne maniabilité, facilité des démarrages, des pivots performants et une parfaite stabilité grâce à des réglages personnalisés. Des accessoires peuvent être ajoutés pour optimiser la performance comme un cale-genoux, une ceinture de maintien, et des sangles. Bien sûr, à matériel spécifique, prix spécifique. Un fauteuil de handitennis peut coûter au minimum 20 000 dhs. Ce qui peut revenir un peu cher, surtout si nos moyens sont limités. Mais, vous pouvez tout de même opter pour des alternatives comme les produits d'occasion ou encore cherhcer des partenariats ou sponsoring. Le plus important est d'avoir du talent et surtout de la volonté.
En tout cas une chose est sûre, le handitennis marocain continuera dans sa lancée pour produire des champions tels que Najwa Awane.
Légende image principale: marochandisport.ma